ABLATOM
De l’image d’une coupe d’organe à la composition de pierres précieuses en passant par la nature chimique d’une œuvre rupestre, la technologie LIBS – ou Laser-Induced Breakdown Spectroscopy – mise en œuvre par ABLATOM permet de révéler tous les secrets de la matière en fournissant la cartographie multi-élémentaire précise d’un échantillon soumis à l’exploration. Placé non sous les feux des projecteurs mais sous la puissance du faisceau laser, c’est l’échantillon lui-même qui se révèle en émettant sa lumière !
Comment ça marche ?
Spin-Off de l’Institut Lumière Matière (ILM – UMR5306) fondée en 2017 par Florian TRICHARD, à Villeurbanne, ABLATOM a pour objectif de recueillir et d’analyser le signal émis à partir de n’importe quel échantillon. « Dans tout état de la matière les éléments sont associés entre eux et notre technologie permet d’obtenir une signature de ces éléments sous forme de spectres » indique Florian.
La signature du contrat d’exploitation entre PULSALYS, la Société d’Accélération du Transfert de Technologies de Lyon Saint-Etienne, et la société ABLATOM en juin dernier permet désormais à cette dernière de vendre ses prestations. Technologie émergente, l’imagerie LIBS donne ainsi accès à une information nouvelle exploitable pour de nombreuses applications. « Les systèmes d’hier sont fonctionnels mais on pense aux systèmes de demain pour aller à la limite de la performance » déclare F. Trichard, précisant que les brevets protégeant l’invention de l’ILM permettent de faire autant de l’analyse conventionnelle classique que de l’analyse par imagerie de grands échantillons.
Brevetée et licenciée à ABLATOM par PULSALYS, la technologie utilisée par la start-up repose littéralement sur l’ablation de la matière conduisant à la détection d’atomes. « C’est véritablement l’arrachement de la matière grâce à l’ablation laser qui permet son échantillonnage» explique Vincent Motto-Ros, Maitre de Conférences à l’ILM où il a été recruté en 2008 pour développer la technique LIBS. « Appelée aussi spectroscopie de plasma induit par laser, il s’agit d’une technique analytique très performante pour réaliser des analyses de terrain » précise-t-il. Vraie méthode hyperspectrale élémentaire, cette technologie apporte, une analyse extrêmement fine d’un échantillon.
Retour sur la genèse d’un beau projet
« Le concept originel était de développer une nouvelle génération d’instruments LIBS qui permette d’obtenir de vraies mesures analytiques, tandis que les systèmes existantes étaient bien souvent peu fiables car peu reproductibles » rappelle V.Motto-Ros. C’est alors qu’un premier programme de maturation de 35K€ avait été obtenu dès 2011 avec Lyon Sciences Transfert (avant la fusion avec Créalys pour devenir PULSALYS) afin de passer du concept au prototype. « Il nous a permis de proposer de nouveaux types d’analyses dotées d’images permettant de voir la distribution des éléments qui composent les matériaux » rapporte-t-il. Tandis qu’un second programme de maturation, plus conséquent cette fois, de 120K€ était engagé, c’est la rencontre avec Florian Trichard en 2015 qui fut déterminante. Après sa thèse dans le programme d’innovation INNOVAL à l’Institut des Sciences Analytiques (ISA), Florian intègre l’équipe en tant qu’ingénieur maturation grâce à un contrat de 12 mois financé par PULSALYS. « L’idée de créer une start-up est née d’un déclic lors d’un déjeuner où nous nous sommes retrouvés tous les trois : Florian, Laëtitia Roux de PULSALYS et moi-même » se souvient Vincent.
Des perspectives prometteuses
Embrassant à la fois l’analyse géologique, biologique, médicale (par exemple pour déceler la contamination d’un tissus humain) et industrielle (par exemple pour déterminer la distribution des métaux dans des catalyseurs), la technologie proposée par ABLATOM s’annonce prometteuse à plus d’un titre.
Ses principaux atouts ? La rapidité – qui permet de passer de 6 mois d’analyse à 1 jour -, la miniaturisation – qui en place d’un bâtiment dédié exige seulement une paillasse de laboratoire et un coût de l’analyse. Grâce au laser qui génère d’ores et déjà 10 impulsions – et donc 10 plasmas- par seconde, et qui permettra prochainement d’atteindre 100 (voir 1000 ) impulsions par seconde, la technologie ABLATOM est 10 à 100 fois plus rapide que la technologie LIBS conventionnelle à sensibilité égale. « De par ses caractéristiques (rapidité, compacité et faible le cout), l’imagerie multi-élémentaire devient facile d’accès pour les industriels et tout utilisateur potentiel » souligne Florian. « L’application phare est aujourd’hui la catalyse mais charge à nous de créer le besoin » déclare-t-il, rappelant la capacité du système à aller du spectre à l’image élémentaire et vice versa.
Sonnant comme une récompense encourageante, ABLATOM s’est vu décerner le 3ème Prix au salon Matériaux Innovants et Chimie des Matériaux (MICM) en mai 2017. « C’est un prix symbolique et une belle victoire de voir une start-up spécialisée dans l’analyse, être récompensée lors de cet évènement de référence dans le secteur des matériaux » se réjouit F. Trichard.
En bref
- Création : 2017
- Fondateurs :
- Dr Florian Trichard, CEO de ABLATOM
- Dr Vincent Motto-Ros, chercheur et Maître de conférences à l’ILM depuis 2008
- Chiffre d’affaires :
- 2017 prévisionnel : 53 k€
- 2018 : prévision 120 k€
- Nombre de personnes : 7 associés
- Financement : modèle actuel basé sur l’autofinancement (très faible charges fixes)
- Palmarès : 3ème Prix au MICM (Matériaux Innovants et Chimie des Matériaux) en mai 2017
- Site internet : www.ablatom.com