LABO-M offre un voyage dans le Paris du XVIIIème siècle dans le cadre du projet Bretez et Grand Châtelet
7 février 2019Porté par la musicologue Mylène Pardoen (CNRS), chercheure à l’Institut des Sciences de l’Homme (ISH) à Lyon, le projet BRETEZ restitue l’ambiance du quartier du Grand Châtelet à Paris, au XVIIIe siècle. BRETEZ, un nom qui n’a pas été choisi par hasard, puisqu’il fait référence à l’ingénieur Louis BRETEZ, chargé du relevé des rues et immeubles de la capitale, entre 1734 et 1739. La musicologue va alors s’appuyer sur ces plans pour reconstruire les sons perdus de ce quartier animé. Un travail de fourmi de plusieurs années, qui a nécessité de longues recherches documentaires et historiques. Aidée par des élèves de l’Université Lumière Lyon 2, en formation jeux vidéo, Mylène Pardoen reconstitue le quartier du Châtelet en proposant une visite plurisensorielle en 5 Dimensions, restituant l’ambiance visuelle et sonore du Paris d’avant la Révolution. En collaboration avec Labo M, société de production audiovisuelle, des prototypes d’application tablette, smartphone et cardboard ont été développés.
Valoriser le patrimoine historique
L’objectif du projet est de valoriser le patrimoine historique grâce à une nouvelle approche de restitution du passé, combinant visualisation 3D avec une dimension sonore spatialisée. Interrogeant la perception sensorielle du fait urbain à une époque ancienne, ce projet participe aux nouvelles tendances de la recherche aussi bien en histoire qu’en musicologie, géographgie et sociologie, impliquant le sensible au cœur de la médiation culturelle. Le projet BRETEZ innove en suscitant d’étroites collaborations entre les sciences humaines et sociales et celles de l’ingénieur afin de proposer une expérience historique originale et scientifiquement fondée.
Vidéo: Une application en réalité virtuelle en 5 dimensions du quartier du Châtelet à Paris au 18ème siècle.
Innovatives SHS 2017
Le projet Bretez, soutenu et accompagné par la SATT PULSALYS, était présent au Salon et a attiré plusieurs centaines de curieux venus tester l’expérience immersive proposée dans le quartier du Grand Châtelet au 18ème siècle. Muni d’un dispositif de réalité virtuelle, l’utilisateur plonge dans un Paris encore quasi médiéval, à l’aube des grands travaux du Baron Haussman qui dessineront la ville que l’on connaît aujourd’hui.
Les 17 et 18 mai derniers, Emilie Ribeiro, chef de projet R&D en Sciences humaines et sociales au sein de PULSALYS, participait pour la 3ème édition aux Innovatives SHS ; le salon de la valorisation organisé par le CNRS depuis 2013, visant à présenter la diversité des innovations des SHS.
A l’occasion du Salon, nous avons rencontré la chercheure Mylène Pardoen et Pierre Girard, journaliste scientifique chez Labo M, qui nous font part de leur expérience de coproduction de cet objet immersif transmédia.
prototype de lunette 5D : cardbord intégrant un smartphone avec casque audio pour se plonger dans l’univers visuel et sonore du Paris d’avant la Révolution.
RENCONTRE AVEC MYLÈNE PARDOEN ET PIERRE GIRARD
Comment est né le projet ?
Mylène : Tout a commencé par 2 coups de foudre. Le premier, lorsque j’ai découvert les plans du Paris du 18ème siècle dessinés par Louis Bretez et le second avec l’œuvre de Louis-Sébastien Mercier, écrivain français des Lumières, le tableau de Paris qui mettait en scène ce que serait la capitale après l’an 2000. Ce tableau m’a particulièrement inspiré.
Les deux œuvres étaient pour moi des plus intéressantes et il me semblait important de leur redonner vie en utilisant la dimension sonore. J’ai alors commencé un travail de fourmis pour rechercher les sons perdus et mettre au point d’abord une maquette en 5D, ajoutant à la dimension visuelle 3D, les ambiances sonores et la possibilité de se déplacer dans la maquette à la première personne.
Comment avez-vous découvert le projet de Mylène ?
Pierre : J’ai connu Mylène lors d’une interview pour France Culture et j’ai été fasciné par son projet transdisciplinaire. C’est une approche inédite très intéressante qui bouleverse les codes de la recherche et des médias. Je lui ai donc proposé une collaboration avec Labo M, sans savoir précisément ce qui pourrait être fait. Après plusieurs semaines de réflexion, nous nous sommes entendus sur la conception d’un format associant réalité virtuelle et réalité augmentée.
Qu’est-ce qui a suscité votre intérêt pour ce projet ?
Pierre : Ce qui m’a plu dans le projet de Mylène, c’était l’idée que l’on puisse répondre à cette question : d’où vient Paris ? C’est tout à fait fascinant de voir l’évolution de cette ville au fil des siècles et ça l’est d’autant plus de le révéler au public. Ce qui m’a également attiré est tout l’esprit de l’époque du siècle des Lumières, point de départ du Paris que l’on connait aujourd’hui.
Comment s’intègre le projet de Mylène dans votre ligne éditoriale ?
Pierre : C’est un projet à part entière qui correspond tout à fait à notre philosophie et à notre mission : transmettre au plus grand nombre les innovations scientifiques de demain. Pour Grand Châtelet, nous avons conçu et écrit une narration inédite, immersive, intégrant les travaux de Mylène, avec le soutien du CNC et de la Mairie de Paris qui s’engagent pour ces œuvres d’un genre nouveau.
Est-ce la première fois que vous travaillez avec une structure de transfert de technologies ? Qu’est-ce que cela vous apporte en tant que chercheur et pour le projet ?
Mylène : Oui, c’est la première fois que je travaille avec une SATT et cette collaboration apporte une autre vision de la valorisation, celle plus « terre à terre » intégrant les aspects de propriété intellectuelle. Grâce à PULSALYS, les technologies des laboratoires peuvent se concrétiser et exister pour tous les publics. L’accompagnement de la SATT a boosté le projet et j’ai pu entrevoir des possibilités que je n’aurai pu découvrir sans son soutien.
Pierre ajoute : Je pense que la SATT est un bon tremplin pour faire rayonner les projets technologiques et les rendre accessibles au plus grand nombre.
Quel accompagnement avez-vous bénéficiez de la part de PULSALYS ?
Mylène : PULSALYS a apporté un soutien financier pour faire grandir le projet et le faire connaître. Elle a également travaillé sur tous les aspects juridiques et m’a aidé dans la collaboration avec Labo M.
Que ressentez-vous à l’idée que votre projet puisse être intégré à une production de Labo M ?
Mylène : Après plusieurs années de recherches, je suis fière de voir le projet Bretez intégrer la société. Labo M est le meilleur partenaire pour réussir le transfert et je ne les remercierai jamais assez pour tout ce qu’ils ont fait ! Mon projet servira sans doute d’exemple pour les prochains projets dans la discipline des SHS.
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