Mablink Bioscience
A l’interface de la biologie (pour l’identification de cibles extracellulaires anti-cancéreuses) et de la chimie (par la conception de petites molécules cytotoxiques), la startup Mablink Bioscience fondée fin 2018 et qui a levé 4M€ dans un tour d’amorçage en avril 2021, ouvre des perspectives nouvelles dans le domaine des ADC. Les conjugués anticorps-médicaments (ou Antibody-Drug Conjugate, ADC), puissants biomédicaments dans la thérapie ciblée contre le cancer, vont désormais bénéficier d’une plateforme inédite, développée au sein des laboratoires de l’ICBMS (UCBL, INSA Lyon, CPE et CNRS) et du CRCL (UCBL, Centre Léon Bérard, Inserm et CNRS), permettant de conférer aux ADC une propriété de “furtivité” au sein de l’organisme. Cette “furtivité” permet d’envisager des propriétés pharmacologiques, en termes d’efficacité et de tolérabilité, grandement améliorées par rapport aux ADC existants. PULSALYS œuvre pour que cette découverte majeure prenne corps dans le domaine de l’immuno-oncologie.
Révolution dans les ADC
« Notre technologie plateforme drug-linker est compatible avec tout cytotoxique et tout anticorps qui sert de vecteur pour atteindre de manière sélective les cellules cancéreuses » indique Jean-Guillaume Lafay, CEO de la société Mablink dont il est co-fondateur avec 3 scientifiques. Les immuno-conjugués ADC constituent une approche thérapeutique à fort potentiel et en plein essor. Ils sont conçus pour agir de manière ciblée dans le traitement des cancers liquides et solides, mais sont aujourd’hui limités dans leur développement de par le nombre de cytotoxiques que l’on peut attacher par anticorps tout en gardant des propriétés pharmacologiques favorables.
Le cœur de l’innovation est d’avoir réussi à greffer jusqu’à 8 ou 16 molécules cytotoxiques par anticorps, tout en évitant les caractéristiques pharmacologiques défavorables qui sont normalement associées à un tel taux de chargement. A la clé, l’effet thérapeutique est décuplé, tout en augmentant la tolérance du médicament. Alors que les ADC ont le vent en poupe et que la concurrence fait rage entre les laboratoires pharmaceutiques, Mablink arrive avec une technologie qui ouvre un pan entier de possibilités pour la conception de nouveaux candidats médicaments ADC.
Un plan de développement ambitieux
En seulement 2 ans, Mablink a réussi à compléter le développement technologique et la validation préclinique de PSARlinkTM, sa plateforme brevetée. Les ADC qui en sont issus sont homogènes, plus faciles à produire mais surtout les résultats obtenus dans de multiples modèles confirment la promesse d’amélioration drastique des propriétés pharmacologiques.
Pour Warren Viricel, CSO et co-fondateur de Mablink “PSARlinkTM a le potentiel pour réellement changer la donne dans le traitement du cancer et nous concentrons toute notre énergie pour que nos ADC arrivent rapidement au stade du développement clinique.”
Mablink construit un pipeline d’ADC dirigés contre plusieurs cancers pour lesquels il n’y a, à l’heure actuelle, peu ou pas d’options thérapeutiques satisfaisantes.
Une équipe alliant toutes les compétences boostée par PULSALYS
Incubée par PULSALYS, Mablink est issue de la rencontre entre, Warren Viricel, un jeune chercheur porteur d’une idée innovante, Jean-Guillaume Lafay, un CEO enthousiaste, avec un profil plus business, convaincu par le potentiel de l’approche, et Benoît Joseph (ICBMS : UCBL, INSA Lyon, CPE et CNRS) et Charles Dumontet (CRCL : UCBL, Centre Léon Bérard, Inserm et CNRS), deux directeurs de recherche reconnus dans le domaine de la chimie médicinale et des ADC et séduits par l’approche technologique inédite. « PULSALYS a pris conscience il y a plusieurs années du potentiel de la technologie proposée par Warren Viricel » rappelle Joseph André, responsable d’investissement Santé pour PULSALYS, précisant que le chercheur avait déjà tous les schémas de synthèse et réalisé les premières preuves de concept avant leur rencontre. La stratégie alors développée avec PULSALYS a été de consolider la technologie et de valider la preuve de concept à travers un programme de drug development pour un transfert vers Mablink.
En 2020 et 2021, l’équipe s’est enrichie avec l’arrivée de deux profils scientifiques, d’une responsable des opérations, un responsable du business development, un responsable qualité et IT et un directeur financier.
En bref
- Création : Décembre 2018
- Lieu : Lyon
- Co-fondateurs : Jean-Guillaume Lafay (CEO), Warren Viricel (CSO), Pr Benoît Joseph (Institut de Chimie et Biochimie Moléculaires et Supramoléculaires – Université de Lyon), Pr Charles Dumontet (Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon)
- Nombre de personnes : 7 ; objectif 10 d’ici fin 2022
- Financement : Bourse French Tech (2016, BPI), Programme OncoStarter AAP10 (2017, CLARA), Investissement innovation PULSALYS, Levée de fonds Amorçage 4M€ (2021)
- Palmarès : labellisé French Tech Seed (2019) ; lauréat du prix R2B CLARA (2019), Lauréat du concours i-Lab (2019)
- Site internet : www.mablink.com
- Laboratoires impliqués : Équipe « Synthèse de molécules d’intérêt thérapeutique » de l'ICBMS (UCBL, INSA Lyon, CPE et CNRS) / Équipe « Anticorps Anticancer » du CRCL (UCBL, Centre Léon Bérard, Inserm et CNRS).