Interview de Milène Nitenberg, porteuse du projet DIOLL
18 mars 2020Après sa thèse, Milène Nitenberg a travaillé en tant qu'ingénieure de recherche et de formation au sein de l'ICBMS sur un projet portant sur le cancer du sein et de la prostate puis a intégré le Programme Jeunes Chercheurs de PULSALYS qui lui a permis de concrétiser ses travaux de recherche et porter, aujourd'hui, le projet DIOLL qui a bénéficié également d'une prématuration du CNRS.
Milène, peux-tu nous présenter ton projet DIOLL ?
Le projet DIOLL est issu de plusieurs années de recherche réalisées par des biochimistes, biologistes et chimistes. Le projet DIOLL vise notamment à développer des kits de dosage et d’imagerie des membranes lipidiques. Le DIOLL est une molécule fluorescente qui a la capacité de s’insérer spontanément dans des membranes lipidiques, générant une fluorescence spécifique, quantitative (intensité corrélée à la quantité de lipides), et qualitative (longueurs d’onde d’émissions corrélées à la fluidité de la membrane). Ces propriétés en font une sonde de choix pour l’analyse des membranes lipidiques et de leur fluidité, qui est corrélée à de nombreux phénomènes physiologiques et pathologiques, notamment en oncologie.
Qu'est-ce que t'a apporté le Programme Jeunes Chercheurs de PULSALYS ?
Le Programme Jeunes Chercheurs a été une très bonne expérience. A travers les ateliers, j'ai pu échanger avec de très bons intervenants. Ces ateliers étaient dynamiques et interactifs. Ils m'ont permis d'avoir une vision d'ensemble sur différents sujets tels que le business model ou encore la création de valeur. J'ai énormément apprécié l'atelier sur le pitch. En effet, il m'a permis d'apprendre à présenter mon projet sous un angle très différent de ce que l'on a l'habitude de faire en tant que chercheur. Lors des sessions pitch, j'ai apprécié le fait que l'on écoute et discute sur les projets des autres candidats. Cela m'a appris finalement bien plus. Ces ateliers m'ont donné tous les éléments nécessaires afin de travailler mon oral pour qu'il soit complètement dans le contexte attendu. Ce programme m'a fait réfléchir à la vision future de mon projet, en le structurant sur 1 an et bien évidemment, le fait d'avoir été lauréat va me permettre de poursuivre mon projet grâce au financement de PULSALYS pour l'année qui vient.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de porter ce projet ?
En premier lieu, j’ai souhaité porter ce projet pour le sujet en lui-même qui a du sens pour moi. Le projet DIOLL qui va être réalisé au cours de cette année grâce à l’investissement de PULSALYS concerne les applications à court et moyen terme. Sur le long terme, ce projet va toucher le secteur de la cancérologie. Le domaine de recherche orienté cancérologie est un secteur prioritaire pour la santé publique et les évolutions des techniques de dépistage et des méthodes curatives associées sont nécessaires. En second lieu, d’un point de vue plus personnel, j’apprécie le fait que ce projet amène une diversification de tâches et une pluridisciplinarité de sujets. En effet, il regroupe des chercheurs dans le domaine de la biologie, de la biochimie et de la chimie et il a pour but de devenir une interface entre la recherche et l’industrie. Je suis également extrêmement motivée pour le développement de ce projet grâce à la confiance que l’on peut me donner pour participer à son développement. Je vois ce projet comme une opportunité de pouvoir superviser et observer l’évolution d’un projet. J’ai en effet la chance de pouvoir intervenir dès la genèse du projet, au stade de recherche, jusqu’à son développement et sa confrontation au marché grâce au transfert de technologie.
Quels conseils donnerais-tu aux femmes qui souhaitent entreprendre ?
Pour les femmes mais plus globalement, je dirais à toute personne qui souhaite porter un projet de se lancer en étant accompagnée par une équipe et des professionnels qui peuvent énormément vous apporter. En effet, de nos jours, de nombreuses structures sont là pour vous guider, vous conseiller, vous orienter et financer de nouveaux projets. Il faut bien évidemment croire en son projet et avoir une bonne cohésion d’équipe.