visuel-news-defaut

Interview de Caroline Boulocher, enseignant-chercheur à VetAgro Sup et porteuse du projet Synodiag

2 juillet 2020

En 6 ans, PULSALYS a contribué à créer 38 startups dans le domaine de la santé, issues ou fortement connectées aux laboratoires de recherche des établissements de l'Université de Lyon. Sur ce territoire de Lyon et Saint-Etienne historiquement dense en industries de la santé, le secteur de la santé continue de prospérer et se dynamiser grâce à l’impulsion des innovations de la recherche publique du site. Rencontre avec Caroline Boulocher, enseignant-chercheur à VetAgro Sup, à l'origine du projet Synodiag soutenu par PULSALYS, et porteuse d'une future startup Deep Tech en devenir dans le domaine de la Santé.

Pouvez-vous nous présenter le projet Synodiag ?

Le projet Synodiag vise au développement d’un dispositif médical d’aide à la décision et au suivi thérapeutique de l’arthrose. La technologie porte sur une méthode de diagnostic in vitro, validée sur modèle animal (modèle canin), et permet d’intégrer l’ensemble des marqueurs de l’arthrose au cœur même de l’articulation. Ce que propose Synodiag est complètement novateur et s’inscrit dans le parcours patient car le liquide synovial est prélevé avant une injection ou lors d’une arthroscopie.

Le test propose une solution simple et efficace pour détecter et caractériser précocement l’arthrose, suivre son évolution chez l’Homme ou l’animal, et orienter la décision thérapeutique. Il faut savoir qu’il n’y a pas encore aujourd’hui de médicaments ni de traitements réellement efficaces pour guérir de l’arthrose donc il y a un vrai besoin de biomarqueurs pertinents pour aider à leur développement. Notre ambition n’est pas d’être en concurrence des biomarqueurs circulants car nous nous focalisons sur un marqueur « local » de l’articulation.

De quelle manière PULSALYS soutient le projet ?

PULSALYS soutient le projet depuis plusieurs années à différents niveaux. Tout d’abord, en tant que chercheur, PULSALYS m’a montré la possibilité de passer du laboratoire à un projet entrepreneurial dans le but de valoriser nos travaux de recherche. PULSALYS a grandement financé le projet afin de prioriser les axes de développement, déposer un brevet et étudier la meilleure manière de concrétiser les résultats obtenus. PULSALYS investit aussi beaucoup dans un matériel optimal pour notre développement technique afin que l’on puisse réaliser nos mesures et dans le marketing médical. De plus, j’ai pu rencontrer plusieurs personnes intéressées par mon projet, qui depuis ont rejoint l’équipe, lors du Meet Tech et d’autres rendez-vous organisés par PULSALYS. Pour finir, les ateliers Startups chercheur/entrepreneur, m’ont permis personnellement de me rendre compte que je pouvais avoir une fonction autre que le travail de recherche fondamental.

Que vous ont apporté les ateliers Startups centrés sur le positionnement du chercheur ?

Ces ateliers m’ont donné confiance pour envisager la création d’une startup dans laquelle je pourrais être impliquée à plusieurs titres. Je n’ai jamais souhaité devenir entrepreneure et ces ateliers m’ont permis de clarifier mon positionnement au sein de la future startup car je serais plus à l’aise en tant que Chief Scientific Officer (CSO) qu'en tant que CEO. Cela me permettra de continuer à travailler sur la partie scientifique du projet et favoriser son développement avec mes 15 années d’expérience dans le domaine de l’arthrose et ses biomarqueurs mais surtout grâce à mon large réseau.

Quelles sont les perspectives pour Synodiag ?

Il y a un potentiel important sur ce marché car les cibles sont à la fois les cliniciens (rhumatologues, chirurgiens orthopédiques, médecins du sport) mais plus largement les industriels du secteur pharmaceutique, les laboratoires d’analyse biologique et hospitaliers ainsi que l’industrie du Diagnostic In Vitro. Je travaille actuellement avec un entrepreneur qui souhaite porter le projet d’entreprise et nous réfléchissons à la création d’une startup afin d’aller conquérir ces marchés.

Ce projet concerne à la fois l’Homme et l’animal mais l’objectif de la startup sera dans un premier temps de s’intéresser à l’Homme. Il va aussi falloir faire des choix sur les différents champs d’application de nos innovations technologiques (caractérisation de la pathologie, aide à la décision thérapeutique, prédiction de réponse aux traitements…) en priorisant un axe de développement pour avoir des résultats probants avec une perspective à moyen terme de trouver un financement pour mener des études cliniques de grande échelle. Bref, de nombreuses opportunités s'offrent à nous !